samedi 8 septembre 2012

dimanche 15 juillet 2012

L'imagination n'est pas l'imagination

J'ai hurlé pour qu'au moins tu te retournes mais c'est inutile.
Un bruit dans l'autre pièce, un fil de lumière derrière la porte, la chaleur de ton crane sur ma poitrine.
Caresser vainement ta joue mais c'est perdu d'avance.
Un recul brutal, un dégoût immense, et des doigts sans visage à toucher.

On n'arrive pas à se parler.
Impossible à écrire aussi.
Je hais le langage car je l'ai corrompu
Mentir m'est facile, il suffit d'être faible, d'avoir peur

J'ai toujours rêvé d'être grand





De la terre à la dune

 J'aimerais un peu plus de poésie ou de poètes.

vendredi 29 juin 2012

Des yeux électriques

Le bouleversement numérique aura lieu. On lira de plus en plus sur des tablettes, les livres disparaîtront, la bibliothèque sera un signe extérieur de snobisme. 
Mais pourquoi ?
Parce que c'est pratique,ça prend moins de place, ce sera forcément moins cher. Et les vrais arguments ? C'est fini mon cher et il y a multitude de raisons à cela . Le mouvement a été amorcé bien avant le premier projet de tablette numérique, avant même l'apparition d'internet, bien avant même la démocratisation de l'informatique. Ce sont les grands éditeurs qui se sont tirés un balle qui les tuera un soixantaine d'année plus tard. En dévalorisant le livre, en tuant sa spécificité et son "aura", en faisant du livre un produit de consommation comme un autre, en industrialisant sa commercialisation, les éditeurs se sont suicidés. Dès 1953, Hachette lance la marque "Le Livre de Poche" et ce fut le succès immédiat, on "démocratise la lecture" (comme si avant les gens ne lisait pas), un livre pas cher, qu'on peut lire partout, une révolution culturelle. Et les cadavres ? Les révolutions en ont toujours plein la besace, plein je vous dis ! Le livre de poche et sa commercialisation font rentrer le monde du livre dans l'ère industriel, la "démocratisation culturelle" est à ce prix, on produit toujours plus, pour moins cher, on saigne les fournisseurs, pour que l'honnête homme se cultive. Les techniques se sont améliorés mais le savoir faire disparu. Les artisans sont devenus des industriels, mais bon c'est de la "démocratisation culturelle". 
Les libraires voient arriver ça d'un oeil méfiant, ces gens savent que c'est une couillonnade, le poche c'est laid, la fabrication est bâclée, c'est du jetable, alors on met ça de côté en se disant que c'est passager. Mais c'est pas cher (=démocratisation culturelle), l'économie détruit tout instinct de préservation, c'est la création du présent permanent. 
Aujourd'hui les cinq plus grands éditeurs ont une division poche, pour Le Seuil c'est Points, Gallimard c'est Folio, les Presses de la cité Pocket et 10/18, Flammarion J'ai Lu. Même Jérôme Lindon, le directeur des Editions de Minuit, hostile au livre de poche devra se résigner à créer sa propre collection de poche, comme un symbole le premier livre publié de cette collection est La Modification  de Michel Butor. 
Le livre de poche est le symbole d'une certaine façon de penser l'économie. Certains jeunes éditeurs tentent de renouer avec ce savoir faire évaporé mais je les vois plus comme des musées que comme des solutions viables pour l'avenir. 
Aujourd'hui la majorité des lecteurs, des passionnés n'ont plus de rapport organique au livre. Indifférents, ce qui compte c'est le contenu, le texte, on pourra mettre l'équivalent d'une bibliothèque municipale dans notre poche et puis ça sauvera des arbres. 
Pour certaines générations les livres n'auront jamais existé. 

samedi 2 juin 2012

Des personnes me ressemblant marchant ensemble dans une totale confusion de l'esprit

Au Sud-Est de la Chine, un village. Les habitants naissent tous avec une particularité physique: ils ont six doigts au pied droit... Je me fatigue à écrire des impostures. Je me regarde et je m'épuise. Une promesse qui ne vient pas, la recherche de la bonne idée, de la bonne histoire. L'important c'est de raconter ? La forme peut-être ? Complexe alors ? Les grandes phrases, très important (je dis ça à voix basse), les grandes phrases ? Je tricote Joyce, je coud Lautréamont.
Et ces Chinois ? Ils ne m'ont rien demandé, ils étaient dans mon imagination, un village prospère ( je ne veux faire de mal à personne). Avoir six doigts, cette idée j'ai tellement voulu y croire, mais sans courage la pensée c'est comme trois litres de pisse, impressionnant mais on se rend vite à l'évidence :ça pue et c'est inutile.
Le sud-est de la Chine, choisir un lieu pour son histoire moi je l'ai fait exprès, je n'ai pas réfléchi, je voulais juste des Chinois dans mon histoire, je sais pas le sud-est, les films, les séries, un imaginaire public, nationalisé, des gens imaginent ensemble, ta mère aussi.
Je voudrais vous parler de ces Chinois, de leur histoire, ils ont six doigts de pied, à gauche. Pas de sens à tout ça, on ne trouve pas alors...l'impuissance. Je pourrais vous dire ce que ces six doigts représentent mais je ne sais pas c'est comme si j'étais entré par effraction dans le monde des idées cher à Socrate. J'avais peur alors j'ai volé ce que j'ai pu, des Chinois et six doigts., Socrate rentre, je me tire, je me retourne, je le vois sur le seuil de la porte il cri dans ma direction "n'oublie pas le sens".
Les Chinois s'impatientent, ils veulent des noms, des vies, des aventures. Le sud-est de la Chine veut se faire remarquer, les ornements nécessaires, une parure à son goût, la littérature a fait briller Saint-Brieuc alors une région de la taille de la France...
Les six doigts ne demandent rien se sont des doigts, ils ne parlent pas et c'est de notoriété, public les doigts n'ont pas de sentiments...

J'avais dit à ma mère que je serai poète, je l'ai dit, je le suis, une promesse de tenue...

mercredi 18 avril 2012

Un mec normal

Nicolas Sarkosy n'est pas fou. Nicolas Sarkosy est normal et c'est bien ça le problème. On nous a fait croire qu'il était un président sortant de la norme. Mais quelle norme ? La norme bourgeoise ? Nicolas Sarkosy est un être humain, il ne s'est jamais résolu à devenir président, à incarner la France et donc à renoncer à lui même, c'est un homme comme un autre. On s'offusque quand il dit "casse toi pauvre con", on est choqué quand il fête sa victoire au Fouquet's  ou quand il prend ses vacances sur un yacht d'un ami milliardaire. Mais c'est le comportement d'un homme pas d'un président...
Le président de la République renonce à tout sentimentalisme, il est conscient du fardeau qu'il porte, pour qu'il puisse exercer le pouvoir, il doit dire que ce pouvoir est une malédiction dont on se drape et non un but qu'il faut atteindre. C'est un sacrifice...
Nicolas Sarkosy est un sentimental, il est comme nous, il suit son intérêt personnel, aide ses amis, protège sa famille mais il est président et ce genre de chose n'est pas pardonnée. C'est un homme qui a trompé pas mal de monde sur sa capacité à devenir président. Voyant en lui un homme moderne, résolu à faire bouger les choses, l'élite de ce pays aveuglée par un homme normal.
Il va a Disney Land, c'est à peine croyable, seul un homme lambda va au parc d'attraction avec sa copine faire le beau. Il aurait dû attendre le printemps, la foire du trône, il aurait pu gagner le nounours pour Carla Bruni, faire le manège qui fait peur.
Son élection est le visage du monde dans lequel nous vivons. Un monde où le déséquilibre entre l'intérêt commun et l'accomplissement personnel a été détruit. Travailler plus pour gagner plus, l'égoïsme a vaincu, ce n'est pas Sarkosy qui a gagné en 2007, c'est l'avidité. Les gens se foutent d'une vision pour la France, d'un destin commun, ce qu'ils veulent c'est des 4X4, des télés, des voyages à Marakech, aller aux expos, regarder des films art et essai... Vivre dans son coin. 
En 2007, ils toisèrent la France, son histoire, sa tradition,. Les électeurs ne voulaient plus devenir citoyens de ce pays, ils voulaient être des Américains... Alors ils ont élu un mec moyen, un gars ayant la même ambition : gagner du fric et devenir Américain. 
En 2012, la France est devenu un non-pays, un Etat pas nation, une fausse rumeur et une mauvaise blague. L'homme normal, a réussi à faire du pays un eldorado du présent, où tout le monde est un ennemi, la France un super lycée géant avec ses clans, les profs qu'on aime et ceux que l'on déteste. C'est un lycée américain bien sûr. 
Il est las, fatigué, sa campagne pour se faire réélire est poussive, il n'y croit plus, il a déshabillé la France du reste de nation qui restait. Il se moque de la France comme de sa première burqua, il rêve de dolce vita, gagner du fric avec son carnet d'adresse. 
Nous allons te débarrasser de ton fardeau...

jeudi 22 mars 2012

Monsieur Ascenseur bonsoir !

Mélanie a une télé, elle a des enfants. L'ordre est important. Le matin c'est en tout hâte qu'elle dépose ses mômes à l'école. Elle ne veut pas rater Les maternelles. Elles sont drôles ces filles, elles sont branchés, elles sont minces, ce sont mes amis. 
Mélanie a une télé et elle obéit. Elle fait confiance Mélanie. Laurence Ferrari ne ment pas, en plus elle est belle. Quelqu'un de beau ne peut pas mentir. C'est la crise ? On peut rien faire ? Ok je te crois. Les enfants sont de retours. Ils se gèrent seuls, maman est devant sa télévision. Il préparent leur goûter, font leur devoir, se brossent les dents, un modèle d'auto éducation.
Mélanie a une vieille télé. Elle en veut une neuve avec un écran plat comme celle de la voisine. Mais Mélanie ne travaille pas, elle reçoit la pension alimentaire et les allocations familiales, juste ce qu'il faut pour vivre, 957 euros par mois. La télé de ses rêves est à 990 euros, un bijou, 82 centimètres, haute définition, écran LCD, elle sait se faire plaisir, le confort avant tout, on mangera des patates, le grand sait déjà les éplucher et faire bouillir l'eau.
Mélanie a une nouvelle télévision. Mélanie va tuer. La nouvelle saison de La Nouvelle star commence. Elle est excitée. Elle est impatiente de voir ses candidats, de se prendre d'affection pour eux, de s'émouvoir, de voir les jurés. Alain Manoukian qu'est ce qu'il est beau et en plus il est intelligent, par contre j'aime pas trop Philippe Manœuvre. Ça commence enfin, les enfants sont couchés, j'ai mis mon portable sous silencieux, j'ai ma bouteille de Coca à côté de moi. 
Dans son lit la cadette. Mince j'ai oublié de faire signer à maman l'autorisation pour la sortie de demain. Elle se lève, l'aîné la regarde. Fais attention maman n'aime pas qu'on la dérange lorsqu'elle regarde la télé. Cinq seconde c'est rien. Vas y alors dépêche toi. 
La jeune fille arrive auprès de sa mère. Elle est confortablement assise sur son fauteuil tout confort, celui où on appuie sur un bouton pour pouvoir détendre ses jambes. Elle n'est pas avachi, elle optimise son confort en adoptant la bonne position, elle est assise de telle façon qu'elle peut bondir de son fauteuil à tout moment. Ainsi elle peut se lever pour danser, mais aussi hurler contre la télé quand un candidat qu'elle aime se fait éliminer, l'année dernière les voisins avaient appelé la police croyant qu'elle se faisait agresser mais en fait sa candidate avait perdu en finale. La cadette s'approcha donc du fauve. Maman. Pas de réponse. Maman. Rien. Plus fort Maman.Quoi dans un hurlement. Quoi, quoi, quoi va te coucher t'as vu l'heure qu'il est  ? Je parie que t'as encore pisser au lit. Non.Demande à ton frère de changer les draps. Alors qu'est ce tu veux ? Dans un geste téméraire, la petite se posta entre le fauteuil et la télévision, elle regarda sa mère droit dans les yeux, tendit un stylo et le carnet de correspondance. Signe s'il te plait et je te laisse tranquille. Mélanie  lui arracha le carnet des mains, gribouilla une signature et jeta tout par terre. La petite ramassa son carnet et son stylo. Elle resta un moment entre sa mère et la télévision. Qu'est qui y'a encore ? Rien je voulais t'embrasser,te dire bonne nuit. Mais pousse toi ils montrent les casseroles. Elle prit sa fille par les épaules, la plaqua violemment au sol. La petite ne bougeait plus. Mélanie riait. Qu'est ce qu'ils chantent mal ces cons là. La petite ne bougeait plus.
L'aîné décida de voir se qui se passe, faire signer un carnet ne prend pas une demi heure. Il se leva, il arriva au salon, sa mère est en train de rire aux blagues de Manoukian. Prend ta soeur et va la coucher. Elle est sans vie. Il prit son portable, appela les pompiers. 
Une demi-heure après, quelqu'un frappe à la porte. L'aîné va leur ouvrir. Mélanie n'a pas remarqué leur présence. Madame. Rien. Madame. Le capitaine des pompiers s'avance et éteint la télé. Elle commence à hurler. Qu'est ce que vous foutez chez moi, j'étais en train de regarder la nouvelle star, c'est toi petit con qui les a appelés ? Madame vous vous êtes rendue compte que votre fille a fait une rupture d'anévrisme ? Elle était juste à côté de vous et vous n'avez rien fait. 
Mélanie a une télé. Mélanie est en prison. L'enquête fut vite bouclée,Mélanie reconnu les faits. Lors de son procès le juge lui demanda si elle avait quelque chose à ajouter avant l'annonce du verdict. Oui. Je vous écoute madame. Qui a gagné La nouvelle star ?

mercredi 21 mars 2012

Froid chaud froid

Tu l'as remarqué, nous sommes dans un monde où les personnes n'existent plus...

vendredi 9 mars 2012

Du phosphores pour les prophètes

Nos parents sont des projections de notre futur. Ils sont un chemin. Parfois mauvais, parfois bon. En tout cas ils annoncent ce que nous pouvons devenir. Notre vie se résume à un choix, réaliser ce futur ou l'éviter.

Néanmoins, les prophéties sont sujettes à interprétation, la jeunesse est une exégèse...

dimanche 19 février 2012

Des réveils matin empoisonnés

Travailler pour quelqu'un est une tristesse que nous n'arrivons pas à assumer. Ne parlons pas de l'activité que nous effectuons et pour laquelle nous sommes payés mais de ce qui se passe autour du "boulot".
J'ai une grande aversion pour le travail en entreprise et pour ceux qui s'épanouissent dans leur travail. C'est comme dire je suis aliéné merci mon Dieu.
Le travail pour quelqu'un est comme la bactérie qui provoque les ulcères, elle détruit les parois de votre envie, elle efface le semblant de sens que vous vouliez donner à votre existence, si ce n'est pas l'école qui s'en est chargée au préalable. 
A quelques exceptions près je n'aime pas mes collègues, je les trouve médiocres. J'assume cette remarque. On pourra dire que c'est hautain de ma part. Cette médiocrité n'est pas due à un manque de culture, ni d’éventuelles divergences idéologiques ou bien une soudaine crise de misanthropie de ma part. Leur médiocrité s'exprime dans une totale soumission à l'entreprise, leur vie tourne autour d'elle; lors de leur jour de repos ils viennent dire "bonjour" parce ils n'ont rien d'autre à faire. Ils parlent d'eux, se cooptent, une bande de chiens apprivoisés détestés par leur maître. " les pouilleux" peut-on lire sur le visage du cadre qui passe nous parler "équipe", "respect", "rendement". Et eux beuglent, balancent de fausses revendications, ils sont contents parce qu'il sont "vrais", ils parlent "franchement", "dans les yeux" mais ça balance des fausses rumeurs, ça exclue ceux qui ne marchent pas avec eux, des faux requins...
La pire des choses c'est cette illusion qu'est leur rapport à leur espace de travail. La croyance est forte parmi mes collègues de penser que leur lieu de travail est leur propriété .  Ils appartiennent au lieu, ils pensent que c'est le contraire, de la réserve à la caisse centrale rien est à eux, ce ne sont pas des marionnettes car il n'est pas utile de les manipuler, ils se sont duper eux mêmes. 
Ne jamais travailler pour quelqu'un...

lundi 9 janvier 2012

Heidegger au chocolat

Penser de manière inacceptable, comme si un mur de mensonge fondait autour de vous. Sortir de soi même, se rapproprier son espace, son temps. Ne pas voir les autres, ne pas leur ressembler, en faire des marionnettes conscientes, les inviter à la fête tout en les invitant à retirer leurs chaussures. Fermer les yeux et se souvenir de la première fois où l'on a appris à marcher. C'est un miracle, être étonné de ce prodige.
Penser de manière inacceptable c'est ne plus penser du tout ou d'intégrer sa pensée à soi-même devenir animal. Mourir sans expression sur le visage comme la bête abattue dans la forêt. Risible de parler de dignité, causons animalité, l'esprit étalé sur tout le corps, l'homme dans sa pleine puissance.
Penser de manière inacceptable, c'est déjà hors-sujet...