mercredi 14 septembre 2011

piano militaire

De la morale ? De de la Justice ? De la pureté ? Tu ne trouveras de cela ici. Si tu cherches à être pur alors tu t'es trompé de monde...

lundi 5 septembre 2011

Prendre la train en Freud

Le Moyen-Age est un canular ! Comment ça ? tu n'étais pas au courant ? Ca n'a jamais existé, le présent rien que le présent. D'ailleurs les phrases s'écroulent et disparaissent une fois lus.

vendredi 2 septembre 2011

self service et punkroutine

Assis à même le sol, le capitaine du bateau observe des passagers.Deux hommes assis à même le sol, fumant une cigarette avec un gobelet de café à côté d'eux. Il eut un regard intense pour ses hommes promis au feu. Il se dit qu'ils n'ont pas de bouches comme il s'imagine les personnages de Conrad, des hommes sans bouches, parlant par l'attitude.
Il regarde ces hommes muets, peut être qu'une fois montés sur son bateau il n'y avait plus rien à dire.
Le capitaine ne croit pas en l'intériorité, selon lui nous sommes tous superficiels, le comportement et les sentiments humain ne sont  que des ornements, des  parures souvent sans éclat que nous portons. Pourtant ces deux hommes tranquilles étaient devenus l'inquiétude, il ne parlait pas mais ils s'étaient réincarnés en peur. Aucun dialogue ne s'était instauré entre eux, peut être ne se connaissaient-ils pas avant d'embarquer.
Appuyé sur la rambarde du pont supérieur, la capitaine arrêta de les scruter, il rentra dans cabine, s'installa dans son fauteuil, pris le livre sur sa table basse, c'était Lord Jim. "Décidément je ne suis entouré que d'homme sans bouche, c'est ma malédiction" mais celle des hommes qu'il transporte est bien plus grande...


vendredi 19 août 2011

ballon d'air

Le père disait :
 Tu as soif de connaissance, tu ne cesses de lire, d'apprendre, de t'émerveiller, tu es curieux de tout, comprendre est ta prière. Tu veux tout savoir, tu le répètes souvent et moi j'ai ce silence à la fois gênée et plein de fierté, mon fils n'est pas commun. Mais je suis tout de même peiné; tu es si seul, toi et tes livres, tu sors peu ou alors pour marcher longtemps parfois la journée, tu creuses ta tombe et tu ne construis pas de pont.

vendredi 12 août 2011

Se dodeliner en marchant sur des serpents

 Je regarde mes camarades, des petits crépuscules, des vérités eschatologiques, des fins du monde que ces tronches là. Nous ne sommes pas arrivés, pas encore, c'est ce que je déteste dans un voyage : quand on arrive, les épaules, les bras tombent, la main droite accrochée à la valise, un pays que je ne connais pas, les regards braqués, une pesanteur d'enfer. C'est pour cela que nous avons la tête baissée, il ne faut y voir ni honte ni humilité seulement une pesanteur infernale, tout l'inconfort possible...

vendredi 22 juillet 2011

J'espère qu'il me fuit

Même le loup a ses moments de faiblesse, auxquels il se met du côté de l'agneau et pense : j´espère qu´il me fuit.

Adolfo Bioy Casares  

Cela fait six mois que je n'ai pas eu de nouvelles d'Emma, je ne m'inquiète pas. Au départ j'étais dans un terrier et une pellicule de tristesse s'était déposée sur ma peau, elle faisait partie de moi, elle n'était plus une anomalie du comportement : je n'étais pas triste, j'étais la tristesse. Pas de démonstration, les larmes ne viennent pas, les cris non plus et la colère n'en parlons pas. Au départ je suis resté chez moi à lire ses livres pour comprendre qui elle était, ces auteurs anglo-saxons qu'elle aime tant: Woolf, Austen, James, Dillard, Fante, Kerouac. Comprendre quelqu'un à travers ses lectures est chose périlleuse, on est tenté de tout interpréter par ce prisme et de tomber dans la psychologisme. Je pose donc Mrs Dalloway sur le sol, arrêtant cette traque absurde par la littérature. Je peux entrevoir pourquoi elle est attirée par les anglo-saxons néanmoins mais ça n'explique pas pourquoi elle est partie.
A la suite de cela, j'ai décidé de partir à sa recherche, voir les endroits où elle a vécu, où elle a aimé vivre, où nous sommes allés. Je commence même à prendre plaisir à cette poursuite bien qu'elle ne joue pas à disparaître et qu'elle ait pris unilatéralement la décision de s'en aller. Je suis comme le loup de Casares: je souhaite la revoir mais par faiblesse et aussi par peur j'espère qu'elle me fuit.

lundi 11 juillet 2011

Brut et brute, brrrru

Après la colère, l'ami en question blâme. Oui c'est un ami, c'est tout à son honneur de dire stop à vos excès. Pourtant cet ami ne vous comprend pas, il analyse la colère comme un moment isolé de votre vie, une tumeur sur votre belle peau lisse à enlever.

Il fait preuve d'un psychologisme crasseux. Il explique la bataille, les moyens mis en œuvre, les belligérants mais c'est fini, "on ne fait pas deux fois la même guerre" disait Masséna et il a fait perdre son temps à tous. Parce qu'il cherche à analyser ce qui avait d'immédiat et qui n'est plus qu'un souvenir de cris.

Les gens sont mal à l'aise avec la colère, ils sont mal à l'aise avec tout ce qui ne va pas dans le sens du siècle. Il n'y a qu'à voir ce qu'ils lisent pour se rendre compte que les écrivains de la colère sont absents des bestsellers, pas Céline, Burroughs ou John Fante. L'état normal d'un homme n'est pas d'être en paix, il doit triompher de ses peurs, ses tares, ses névroses, sa paranoïa ou crever. La scénarisation de nos vies à pris une telle ampleur ces dernières années que nous nous sommes persuadés qu'il y a une structure narrative applicable à tous. Ça se termine souvent mal pour des milliards de personnes. Des gens ne comprendraient même pas  nos "projets". Quand on y pense c'est indécent de parler du futur, alors que le présent est l'horizon indépassable pour la majorité.
Il n'y qu'à voir les Chibanis, ils vivent dans un présent depuis plus d'un demi siècle. Je me demande ce qu'il pense du futur, des projets alors qu'on a foutu leur vie au feu.
Mon ami me fait la leçon. Tu as tort quand tu te mets en colère dit-il. C'est automatique, c'est une phrase qui n'appelle pas la raison puisqu'elle n'a été pensée mais dite parce c'est ce qu'il faut dire dans ces cas là. Madame Pulvar ou monsieur Pujadas  font la leçon aux ouvriers parce qu'ils séquestrent des cadres et détruisent le matériel, cela procède de la même chose c'est automatique, il n'y a pas une volonté de constituer un raisonnement. Le calme serait donc une valeur bourgeoise mais je saute sur ma propre mine si j'affirme cela.

Il n'y pas de règle c'est le seul axiome valable dans ce monde.

samedi 9 juillet 2011

Nique ta race

On ne peut sortir du sujet. L'intériorité est une couillonnade, de quoi serions-nous rempli ? Si l'hypothèse d'intériorité avait quelque chose de plausible, nous serions remplis de merde. Nous sommes superficiels, les sentiments sont comme les différents instruments d'un couteau suisse. Personne n'est sensible, personne n'est soucieux, personne n'est pourri, à chaque situation sa réaction. Juger une personne sur son caractère est aussi fiable que l'horoscope dans le gratuit du matin.

Voilà Emma Zunz, notre feuilleton peut continuer....

dimanche 26 juin 2011

mardi 21 juin 2011

Une partie de tennis ?

Enfant, il n'avait qu'un seul souvenir de son père. Ce dernier le portait sur ses épaules, c'était son premier jour d'école. Sur le chemin ils font la rencontre de leur voisin, un métayer, un des ces hommes à la peau en cuire, aux yeux pupilles, chapeau de paille sur le crane, tête basse. Bonjour mon cousin où vas tu de si bon matin ? Je conduis mon fils à l'école. Hmm c'est ton aîné ? Non c'est le cadet, j'avais du temps et puis...

Après il ne m'a rien dit. D'ailleurs cette conversation je viens de l'inventer. Son souvenir s'arrête là, son père, ses épaules, lui sur les épaules de son père. Pas d'histoire, tout à inventer. Pas d'espace autour de lui, pas même le désert aussi grand soit-il. Sa voix ? Non. Rien que lui et son père, en vertical comme un seul homme désarticulé ou droit cela dépend de l'attitude du gosse. S'il choisi que celui qui le transporte est trône ou cheval. D'ailleurs personne ne se souvient de la voix des morts, la voix des morts n'existe pas.

Un seul souvenir fixe, ses rapports avec son père s'arrête là dans ce moment de "complicité". Assez marquant pour être retenu. Un moment qui n'a rien de fugace, puisque resté auprès de lui depuis plus de 70 ans. 

Se projette t-il  70 ans en arrière lorsqu'il me raconte son histoire pour la énième fois ? Se revoit-il sur les épaules de son père le conduisant sur le chemin de l'école ? Il revoit le métayer souriant s'approchant de son père, causant, lui demandant qui est ce jeune garçon immobile se tenant au dessus de leurs têtes. Peut être ne se souvient-il plus de ce moment, il se souvient seulement d'avoir eu ce souvenir. Cet écho de son passé lointain est accroché à sa fierté. Il se répète souvent, tu radotes dit-on mais c'est important pour lui de le dire: "le seul souvenir que j'ai de mon père, c'est lorsqu'il me ramène à l'école, il me prend sur ses épaules, on rencontre notre voisin qui est métayer, il demande à mon père qui je suis, il répond c'est mon fils". Il faut qu'il se répète cela, il faut que cela se sache. Avant que sa vie ne soit foutue au feu, par une aventure non désirée, il se raccroche à cet instant parfait. Lui et son père, le voisin témoin de ce bonheur simple. 

Sur le bateau il pense encore à ça, à lui et à son père. Il regarde son cousin danser, rire aux éclats avec les autres aventuriers. Cherbourg n'est pas loin...



dimanche 19 juin 2011

Caca: an 1

Que voulez-vous; les gens préfèrent avoir une vie de con plutôt que de vivre dangereusement. La femme épouse toujours celui qui a du travail au lieu de celui qu'elle aime. L'homme préfère épouser celle qui se rapproche le plus de sa mère plutôt que celle qui lui piétine le cœur, celle qui nettoie son âme dégueulasse. 
Il faut frotter pour que ça parte, on préfère les tâches d'huile, celles que l'on touille avec le revers de la main, d'une manière lascive pour en étaler partout, on est jamais corrompu à moitié. 
On a donc une vie de con. Une femme assise à la terrasse d'un café, avec sa copine. Elles parlent , elles sont biens, rient fort, aucun sujet grave n'est abordé, les gens n'abordent pas les sujets graves, non pas par décence, mais par indécence, ça casse l'ambiance, on a l'injonction de rester léger, on peut être grave qu'avec ses parents ou quand en fin de soirée on a épuisé le filon de la bonne humeur,il faut conclure jouer la carte de la profondeur alors que nous sommes tous superficiels.
La femme nous regarde, elle est plutôt jolie. On va lui parler. On va avoir une vie de con ? Sans doute, on échappe pas à la vie de con. On est ensemble depuis six mois, elle s'installe chez toi au bout de huit, fout la merde dans ton organisation de vie, mais tu as ce que tu mérites. Tu aurais dû lui répondre à son sourire avec un " va te faire enculer, connasse" car c'est une connasse. Sourire c'est suspect, c'est politique, elle nous choisi comme elle aurait pu en choisir une autre. La modernité a tué le romantisme, on est revenu au couple d'intérêt. Les gens en ont eu marre des histoires passionnelles qui n'existent pas pour eux, détruit tellement de personne.
Passion pendant trois mois se faire jeter, pleurer, faire une dépression, repartir de l'avant, recommencer,pour elle et lui  du présent c'est plus possible. On est génération de tapette émotionnelle, c'est suspect d'en faire des caisses. On épouse le garçon ou la fille qui a une situation, une vie de con s'annonce, des enfants cons aussi.
 

vendredi 3 juin 2011

On caresse le blé

Emma Zunz est parti. Une femme silencieuse, elle passait des jours à ne rien dire, à me regarder et nettoyer mon âme dégueulasse avec ses yeux. Après avoir fait l'amour je lui disait qu'elle était belle, elle rougissait, dire quelque chose aurait tout gâché. La nuit avant son départ, nous ne dormions pas. Réveillés, dans le noir, j'entendais des sanglots, j'ai posé le revers de ma main sur sa joue humide. Ce n'est rien. C'est sûr ? Elle ne répondit pas tout de suite, je pars dit-elle.
Pas de lettre



lundi 30 mai 2011

La vie est un enfer !

C'est fort, une femme en tissu. J'étais enfant, sorti de mon lit pour poser ma tête sur ses genoux. Pas de désir entre nous. Il fallait que ma tête se pose sur ses genoux, c'était important pour elle. Paresseux j'ai quand même fait l'effort, de me réveiller et de fermer à nouveau mes yeux lorsque ma tête s'est posée sur ses genoux. Finalement je me suis endormi, elle avait disparu. C'était la Vierge, celle qu'on voit dans les églises et les films sur les églises, en voile bleu et blanc. C'était une couverture, le matin j'étais sur le canapé avec cette couverture.Non drapé mais agrippé à ses basques en coton. Une femme en tissu c'est fort.

samedi 30 avril 2011

La canne de Queneau

Enlèque, enlèque, enlèque, un mot que je viens d'inventer. J'aime ce mot, un parent fier qui montre sa progéniture, lui apprend quelques tours pour épater la galerie: Il sait compter jusqu'à quatorze, connaît toutes les villes du Vexin et sait écrire "mot" sans se tromper. Formidable, ce petit enlèque. Bon ta fonction ? D'ailleurs ta sonorité me rappelle le bruit que l'on fait lorsqu'on lape un liquide, du lait par exemple. Alors ta fonction ? Un enlèque c'est quoi ? Ça me rappelle vaguement "enculé", une lointaine ascendance, on s'est croisé dernièrement, c'était froid, fort déplaisant comme d'habitude avec "enculé" . On ne change pas de sujet messieurs les académiciens, c'est pénible. Enlèque, un nom enfantin, donnons lui une définition affectueuse, qui ondule (blop), un mot que l'on pourrait accompagner avec une tape dans le dos d'un collègue sympathique mais maladroit, d'une friction dans les cheveux d'un élève ayant répondu avec insolence à son maître. On écrirait le mot, le sourire malicieux aux lèvres, parlant d'un vieux camarade dont on n'a pas eu de nouvelles depuis longtemps "Et ce petit enlèque il va bien ? ". 
Allons plus loin, j'ai de l'ambition pour ce mot alors je ne lui donne pas une définition, je lui donne une fonction: il sera refuge pour les hommes qui ne peuvent exprimer, ceux qui bafouillent, qui s'effondrent faute d'avoir trouver  le mot juste. Un mot bouche trou ? Non un mot aleph, un point de rencontre pour toutes les émotions secrétées par l'homme pour l'homme. 
Quant à sa diffusion, on emploiera la méthode dite de l'Ancien Testament, mis dans un berceau en osier, on l'abandonne sur le Nil et le petit réussira par lui-même. On pourra éparpiller des enlèques un peu partout; conversation, chansons, livres, poèmes, nouvelles, journaux. Après ? Après ça dépend de sa diffusion, par qui il a été lu, prononcé et écrit. Sera t-il souvent utilisé, usé jusqu'à la moelle, sorti de son contexte, déraciné ou alors deviendra t-il un mot rare, utilisé par quelques poètes et romanciers, un mot synonyme de pédanterie, de snobisme. Peut-être on ne s’intéressera plus à lui, on le lira sans sans marquer un temps de réflexion, on ne pensera plus au chat qui lape son lait en prononçant ce mot. "Peut importe c'est sa vie" dirai-je en parent qui a confiance en son enfant mais cela ne m'empêchera pas d'être inquiet de son avenir.


jeudi 28 avril 2011

From the ritz to the rubble 1

Emma Zunz a 25 ans, elle est née à Montevideo en Uruguay d'un père français diplomate et d'une mère chilienne institutrice. Elle a deux sœurs: Paula 19 ans, et Juliette 22 ans, proches, unies et rivales. J'ai épousé cette femme et elle a disparu. 
Parler d'une femme est une chose banale. Parler d'une femme qu'on aime est dangereux. C'est tout.

Je pars à sa recherche.

dimanche 24 avril 2011

Steak gratos !

Le langage est la maison où nous habitons
Heidegger . 

La plupart d'entre nous ne trouvent pas le chemin de la maison. La bouche close à la recherche d'un pont, d'un hôtel mais où est la maison ? 
Tu craches des journaux, vous êtes sur le point de gerber des livres, je vomis l'université et parler à sa propre famille, à ses amis elle ne le supporte plus.
La corruption du langage, un problème déjà exposé par des Viennois, des gens raffinés, des chiens spécialisés en cerf-volant et autre équation au 4e degré. Prends le silence comme une claque, jette la lanterne et embrase tous les rats. 
Où est la maison ? Où  est le terrier ? Creuse à main nue pour découvrir qui tu parles. Je veux rentrer chez moi  dit le chien hurlant, il doit faire peur aux rats, aux porcs et aux hommes. Tant qu'il ne retrouve pas sa niche il doit hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler, hurler. Continue clébard, on te méprisera, trop de bruit, y'en a qui bosse ici, c'est quoi ce bordel. Continue, persévère, et peut être qu'un jour, mon joli chien tu trouveras ta niche.
Une fois trouvé l'habitat personne ne peut venir vous déloger, tu auras bientôt des locataires. Le proprio était un type louche, mort avec une jambe en moins, un Ardennais, mais il a laissé tous ces poètes venir squattés ici. A peine avait il trouver sa maison qu'il partit sans rien dire...



vendredi 22 avril 2011

On recherche tous une femme

Une vie jetée au feu. Des manifestants qui s'arrêtent et ne veulent plus protester.
Plein, le bateau à ras bord, les aventuriers attendent de débarquer, des faux nomades, des imposteurs, des échantillons d'Ibn Battuta, on voyage pour manger...calamité...escroquerie... faux gitans en culotte courte.
Une vie jetée au feu, El Nar (le feu en arabe), rien que de le prononcer on dégueule du souffre. Ce ne sont pas nos paroles, ce ne sont pas mes mots, venez on s'en va, on y va la tête baissée et pas tête baissée.
Une vie jetée au feu, des vestes en cuir, du gel plein les cheveux, j'attends, on s'en va s'il vous plaît, ils ne sont pas trop chauds pour danser avec les chiens. Tu as une cigarette ? Du feu alors ? Non ? On s'en va ? Non.
Une vie jetée au feu, la corruption du langage, réunion avec le maire, il s'agite, je parle mais on y croit pas, on voudrait que ça bouge, le maire s'engage à ne rien faire, c'est une position politique courageuse quand on y pense. Faut pas pousser papi dans les myrtilles, ici on se bat pour chaque centimètre de fierté. Toujours en campagne électorale, les jeunes hommes disent bonjour aux vieux gens qui les ont vu grandir, ça ne les empêchent pas de se trahir mutuellement et régulièrement, sans rancune, ce sont les plus grands adversaires, une guerre éternelle, le rêve. 
Une vie jetée au feu, des enfants qui n'entendent rien aux manifestants. On leur fait les poches , j'ai besoin de gel fixant, s'il vous plaît allons y. Sur le bateau momo, ivre, danse avec une petite radio accrochée autour du cou, la musique arabe ne s'arrête jamais, le pantin désarticulé non plus, il chante, plus fort, saute, encore plus fort, agite les bras,normal, se faufilant entre ses compagnons. Il prend le chien par les pattes avant ,ils valsent, ils swinguent je dirais, on boit en leur honneur, il reste plus rien, où sont les bouteilles de Johnny Walker ? On s'en va ? oui ? où ? Cherbourg quand ? 1957, bon.